CRISE SANITAIRE : ETUDE OPINIONWAY HOROQUARTZ 2020

24 novembre2020

Les salariés français gardent le moral malgré la crise sanitaire

La crise du Covid-19 a-t-elle eu un impact sur la relation au travail ? Cette question d’actualité est au coeur d’une étude inédite réalisée par l’Institut OpinionWay pour  Horoquartz. Principal enseignement : les salariés français restent positifs malgré une dégradation de leurs conditions de travail.

Une enquête exclusive OpinionWay pour Horoquartz (1): interrogés fin septembre 2020, entre les deux périodes de confinement, plus de 2 000 salariés français ont ainsi livré leur ressenti quant aux impacts de la crise du Covid sur leur rapport au travail et à leur employeur. 

Une première évidence : pas de bouleversement !

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’enquête relève que la crise n’a pas bouleversé profondément la relation au travail des salariés français, contrairement à ce que l’on voit régulièrement dans les médias ou sur les réseaux sociaux. « Nous avions mené une première enquête sur ce sujet en 2018 et, en comparant les résultats, on observe que les grands indicateurs, notamment ceux liés à l’attachement au travail, sont relativement stables, même si on note une progression significative du besoin d’autonomie ou de la reconnaissance par le management », note d’emblée Baptiste Foulquier, directeur d’études chez OpinionWay.

Il ressort en effet que la valeur travail reste un point de repère essentiel. Mais s’il accuse une légère baisse par rapport à 2018 (65%), le travail occupe une place importante dans la vie de 62% des salariés français. Proportionnellement, les salariés des jeunes générations sont davantage dans ce cas que leurs aînés. En revanche, cet intérêt pour le travail est moindre dans les secteurs les plus touchés par la crise, comme le commerce, l’hôtellerie-restauration et les transports.

Ce rapport au travail est également différent selon la localisation géographique : 70% des Franciliens jugent importante la place du travail dans leur vie contre 60% pour les provinciaux.

Des salariés qui restent positifs malgré le contexte

Malgré le contexte, plus de 6 salariés sur 10 déclarent arriver le plus souvent au travail dans un état d’esprit positif. « Le travail serait-il devenu un refuge ? », interroge Thierry Bobineau, directeur marketing chez Horoquartz.
Ces sentiments positifs sont plus particulièrement ressentis par les salariés approchant l’âge de la retraite et par les moins de 30 ans (génération Z), par les Franciliens (67%) plus que par les provinciaux (64%), par les salariés de TPE (71%) et les professions intermédiaires (68%).
Ce positivisme relatif se manifeste alors que les conditions de travail ont tendance à se dégrader depuis le début de l’épidémie, selon 40% des salariés interrogés.

« Des mesures de protection insuffisantes, l’impossibilité de télétravailler, l’isolement ou la surcharge de travail sont les sujets les plus souvent cités », commente Thierry Bobineau.

Le télétravail n’est pas vu comme une solution miracle

Indéniablement, la crise du Covid a été un accélérateur pour un télétravail qui avait du mal à décoller en France (25% en 2020 contre 11% en 2018). Et sans surprise, les salariés franciliens sont deux fois plus nombreux à y recourir par rapport à 2018 (41% contre 21%).
Même si la majorité des salariés reste à domicile sur un nombre de jours limité (moins de 2 jours pour 60%), le télétravail est encore loin d’être LA nouvelle norme. La deuxième période de confinement montre d’ailleurs bien les limites de ce mode de travail, à la fois pour les entreprises et les salariés.
Autre point intéressant de l’étude, la crise sanitaire a mis en avant le rôle-clé joué par les managers afin que leurs équipes traversent de la meilleure façon possible cette épreuve. Ainsi, 71% des salariés se sentent soutenus par leur responsable hiérarchique direct.

Des salariés prudents et attentistes

Interrogés sur leur avenir professionnel, près des deux tiers des salariés font preuve de prudence. 32% d’entre eux souhaitent ne rien changer à leur situation professionnelle actuelle. Les salariés de 50 ans et plus sont clairement sur cette position (45%), de même que les fonctionnaires (38%) et ceux évoluant dans de grandes entreprises.

Du côté de ceux qui envisagent des changements plus radicaux à court terme, 10% évoquent une reconversion professionnelle et 7% une mobilité géographique. Ce dernier souhait est plus prononcé chez les jeunes cadres parisiens. « Cette envie de quitter les grandes métropoles pour une vie plus au calme en province n’est pas nouvelle et est souvent relayée par les médias, mais la réalité est bien différente. Seulement 4% des sondés indiquent prioritairement ce souhait », observe Thierry Bobineau.

Un salarié sur 3 se dit pessimiste sur son avenir professionnel

Même si les salariés arrivent majoritairement motivés au travail, leur optimisme pour leur avenir professionnel est très relatif : à peine la moitié d’entre eux se sent plutôt optimiste (42%) ou très optimiste (7%). Ces derniers se retrouvent notamment dans la génération Z.
35% des salariés se disent plutôt pessimistes (25%), voire très pessimistes (10%) quant à leur avenir professionnel. Cette vision négative du futur est davantage présente chez les salariés entre 50 et 59 ans, travaillant dans l’industrie et les transports, secteurs plus sinistrés que d’autres par la crise.


(1) Etude réalisée par Opinionway auprès de 2002 salariés – échantillon selon la méthode des quotas interrogé en ligne sous système CAWI du 28 septembre au 9 octobre 2020.